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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 10:42


Extraits et photos de mon livre « Archéologie et montagne basque » (1993) livre de vulgarisation








Les tertres d’habitat d’Orizune Nord

Alt 900m Saint Michel

 

Ils sont situés dans une prairie, sur un replat au N NE de ce pic. Ces 4 tertres, de forme ovale, à sommet arrondi, mesurent de 13 à 20m de diamètre, et 1,50m de hauteur en moyenne. Leur forme et leurs dimensions sont caractéristiques des tertres de Basse Navarre.

 

Le camp de Zerkupe

Alt 1085m Saint Michel

Vue d'ensemble de Zerkupe ( le "rocher" au milieu de la photo sur terrain incliné vers la droite, et de la route des Ports de Cize

Camp de Zerkupe détails de la muraille en pierre sèche

 

Nous ne pouvons omettre de signaler ce camp, étant donné sa proximité immédiate de la grande piste de transhumance.... bien qu’il sorte, comme Larrango ou Urzilo, du strict cadre de cet ouvrage. Cette enceinte étudiée par le Gal Gaudeul, occupe au sommet du rocher de Zerkupe, à environ 1500m au SO du pic Itxaxegi. Ce bloc massif, avec faces E et S abruptes, est défendu au N et à l’O, par un mur de pierres sèches relativement bien conservé. A l’intérieur de l’enceinte, des emplacements d’habitats ont pu être identifiés, et des fragments de céramique font remonter l’occupation des lieux au moins à l’âge du Bronze moyen.

 

 

Les tertres de Zerkupe

Alt 860m Saint ichel

 

Au pied du rocher de Zerkupe, on peut voir 6 tertres s’échelonnant sur le fin gazon de petites croupes herbeuses, séparées par des ruisseaux qui se drainent dans le rio Orion.

 

 

Le tumulus Urdanarre Nord 1

Alt 1200 Saint Michel

 Tumulus Urdanarre N 1 : le tumulus pierreux sous la couhce de terre végétale, et le coffre central.

Il est situé dans un vaste ensellement au S de ce pic, et a fait l’objet d’une fouille de sauvetage en 1991, qui a mis en évidences un amoncellement pierreux de 6 mètres de diamètre au centre duquel avait été aménagé un grand coffre orienté NS, constitué de 6 dalles, et mesurant près de 2m de long et 1m de large. Au fond de celui ci, sur un dallage sommaire quelques fragments d’os humains non calcinés, évoquaient une inhumation, que le contexte permet d’estimer à l’âge de Bronze. Plus en superficie, dans la partie supérieure du coffre, avait été aménagée une petite ciste constituée de 6 pierres, au milieu de laquelle un dépôt de charbons de bois et de quelques débris osseux calcinés, représentait les restes d’une incinération effectuée ultérieurement. La datation au C14 pour cette dernière est la suivante : 520 ± 60 ans, soit, en années réelles, 1301, 1471 de notre ère. On a, là, un premier exemple de persistance du rite d’incinération protohistorique en plein Moyen Age, par réutilisation d’un monument antérieur, en l’occurrence un tumulus à inhumation de l’âge du Bronze.

 

Le cercle Urdanarre Sud

Alt 1230m Saint Michel

 

Situé sur un replat au flanc NO du mont Urdanarre, il a fait l’objet d’une fouille de sauvetage, en 1989, qui n’a mis en évidence qu’une pauvre structure circulaire de 4,50m de diamètre, en petits blocs de quartzite disposés sur un sous sol rocheux. Aucune structure centrale, ni dépôt de charbons de bois. La finalité, et l’époque de cette construction, restent totalement énigmatiques, bien qu’elle nous évoque volontiers la symbolique des monuments funéraires à incinération….

Cercle Urdanarre Sud après fouille


 

Le cairn de Jatasgunekogaina

Alt 1240m Saint Michel

Le cairn de Jasagunekogaina avant la fouille ; le grand monolithe couché a subi un début de dégagement ( vue prise de l'E)

 

Le cairn fouillé vue du S


Une des plus spectaculaires et étrange monument de cette région, il est situé à l’extrémité O du plateau ainsi nommé par les bergers. Ce tumulus d’environ 1,50m de haut est entouré d’un péristalithe de 13,50m de diamètre, constitué de petits blocs de quartzite posés sur le paléosol. Deux monolithes gisent à l’opposé l’un de l’autre à la périphérie de ce monument : au SE, un grand bloc de grès allongé selon un axe NO SE dans le péristalithe dont il fait , et mesurant 3,30m de long ; au NO, un bloc de quartzite de 1,60m de long, basculé vers l’extérieur. La région centrale n’est qu’un filon rocheux naturel en place qui a, par endroits, été remblayé avec de la blocaille, en particulier dans le secteur O, afin de donner à l’ensemble une silhouette symétrique.


En définitive, ce mouvement naturel de terrain simplement aménagé, auquel on a  adjoint un péristalithe et 3 monolithes, pose le problème de sa signification, dès lors qu’il ne s’agit pas d’un monument funéraire, même s’il s’en rapproche par le seul aspect extérieur. L’hypothèse d’un repère céleste ayant pu éliminé, reste la possibilité d’un cairn « poteau indicateur » érigé au moment où la voie romaine arrivant au col de Jatsagune, se divise en deux branches. L’une s’engage par une série de lacets, dans une échancrure du Leizar Ateka, aménagée de main d’homme, et de là, par les cols de Bentarte, de Lepeder et Ibañeta, elle mène à Roncevaux et Pampelune par Orbaizeta. Ce cairn repère n’a sans doute pas été érigé par les indigènes pour leur usage, vu qu’ils n’ignoraient rien des lieux, mais a pu l’être, par eux, sur ordre des Romains, en utilisant la technique du tumulus cromlech qui leur était familière. Il est en effet remarquable que l’axe NO SE, déterminé par des 2 monolithes (une fois redressés…. Par la pensée) désigne la direction du col d’Arnostegi et de la tour d’Urkulu.


La présence d’une borne miliaire avec texte gravé n’est en effet pas indispensable.

 

De simples cairns, ou des bornes miliaires anépigraphiques ont pu être utilisées dans le même but (J L Tobie).

 

Le cercle de Jatsagune

Alt 1230m Arnégi

 

Edifié au pied de Leizar Ateka, à l’endroit où la piste se divise en ses 2 branches, ce grand cercle de pierres de 17m de diamètre pose, lui aussi, quelques problèmes quant à sa signification. Très dégradé par un poste de tir à la palombe nous avons dû intervenir en 1978. Il est constitué de petits blocs de pierres jointifs, disposés en une seule assise, parmi lesquels s’intercalent, à intervalles réguliers, des dalles de dimensions plus importantes pouvant atteindre 1,50m de long ; leur présence dans le cercle crée une alternance bien visible.


Il n’y a aucune structure au centre, aucune trace de foyer ou de dépôt de charbons de bois. Un fragment de perle de verre a été trouvé sous la base d’une des grandes pierres du péristalithe, perle probablement brisée lors de la pose de cette lourde pierre.


Ce type d’objet est caractéristique des productions d’Europe centrale (comme le grand centre de Stradonitz en Bohême), et pourrait avoir été fabriqué entre 450 avant JC et la conquête romaine (J Roussot Larroque), ceci nous donne une indication sur l’âge probable de ce grand cercle, mais pas sur sa signification.

 

Ses dimensions, et surtout ses caractéristiques archéologiques ne le rangent pas dans la catégorie des tombes à incinération. L’hypothèse d’un reste d’habitat ne paraît pas pouvoir être retenu, d’autant que l’absence totale de toute trace de vie humaine à l’intérieur de ce cercle est étonnante pour un habitat qui aurait eu cette dimension.

 

Il semble qu’on puisse émettre l’hypothèse qu’il s’agisse d’un lieu de réunions,


politiques ou religieuse, au sens très vaste du terme. De tous temps, le cercle « sacralise » un emplacement ; en ce lieu géographie privilégié, le long de cette antique voie de passage,


ont pu se réunir par exemple, des bergers de la protohistoire, venant des multiples vallées voisines, du Nord comme du Sud de la Cordillère. Le concept de cercle sacré, connu et utilisé par eux dans leur rite d’incinération, aurait ainsi trouvé une autre et très originale application.

La perle a pu être amenée par les Celtes de passage, sans que ceux ci puissent obligatoirement être, pour autant, considérées comme les constructeurs de ce cercle….

 

 

Les tertres d’Oilaskoa

Alt 1050m Saint Michel

 

Une quinzaine de tertres sont alignés selon un axe NE SO le long de la piste pastorale qui parcourt cette crête avant qu’elle ne rejoigne la voie principale, un peu avant son passage au col d’Arnostegi. Ces tertres mesurent entre 8 et 17 mètres de diamètre.

 

Les tumulus d’Arnostegi

Alt 1236m Saint Michel

 

Trois tumulus étaient bien visibles en 1970 au col d’Arnostegi, de part et d’autre de l’ antique voie de passage.

 

L’un d’entre eux, en plein col, mesurait 10m de diamètre et possédait une dizaine de pierres à sa périphérie. Il a été en grande partie rasé par la confection d’un parking à cette endroit.

 

On peut toujours voir les 2 autres, à une quinzaine de mètres plus au sud, en territoire navarrais, près de la borne frontière  205.

 

Nous ne pouvons quitter l’endroit sans inviter le lecteur à monter vers la tour d’Urkulu (1419m) sise en Navarre, et dominant le col, à l’E.


Construite en roche calcaire, et de forme tronconique, elle est constituée d’une couronne extérieure de blocs de dimensions souvent importantes, assemblés à joints vifs ; l’intérieur est rempli de déchets de taille.


Elle mesure une vingtaine de mètres de diamètre à sa base, et près de 4m de haut actuellement, alors qu’à l’origine, elle devait atteindre 4,50m environ. On peut l’imaginer, d’après J L Tobie, très probablement surmontée d’un toit conique en pierraille recouverte de gazon avec, au sommet, le trophée lui même sous forme d’un pieu planté supportant des armes prises à l’adversaire ;


une pointe de lance en bronze, trouvée par un berger dans une taupinière du voisinage pourrait commémorer l’achèvement de la conquête de l’Aquitaine vers la fin du dernier siècle avant J C ( J Luc Tobie). Comme nous l’avons vu, son emplacement, dominant la piste pastorale utilisée pour cette conquête, paraît tout à fait logique.

 

Nous recommandons encore vivement de suivre le tracé de cette piste sur quelques centaines de mètres vers le S, jusqu’au col de Sorholuze,


où un dolmen, 2 tumulus cromlechs et 4 cromlechs confirment l’antiquité de cette voie. Au delà, elle passe au col « Minakolepoa » où sont visibles 3 cromlechs. Elle est enfin rejointe au niveau des cabanes d’Azpegi par une autre voie de transhumance venue du col Organbide (ou Iropile), tous lieux très riches en monuments protohistoriques, et continue, plein S, vers Orbaizeta et Pampelune.

 

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