ADDITIF 2018
à l’INVENTAIRE des MONUMENTS
PROTOHISTORIQUES inédits
en PAYS BASQUE de France.
Comme depuis des années, je ne voudrais pas débuter ce texte sans adresser tous mes remerciements à F. Meyrat pour l’aide amicale, permanente et efficace dont il continue à faire inlassablement preuve - Sans lui, ce travail n’aurait jamais pu être mené à bien.
Un grand merci, aussi, pour toutes leurs informations
à P. Badiola, P. Velche et à mes amis du groupe montagnard Hilharriak ( Guipuzcoa ) : Barrero B. ; Gaztelu I. ; Martinez A., Mercader G. ; Millan L. ;Tamayo M. et Txintxurreta I.
Cet additif 2018, complète les inventaires précédents, concernant les années de 1975 à 2017, que l’on peut consulter dans les différents TOMES de notre INVENTAIRE DES MONUMENTS PROTOHISTORIQUES en Pays Basque de France :
TOME 1 – 1975-2008
TOME 2 - 2009 – 2010
TOME 3 - 2011
TOME 4 - 2012
TOME 5 - 2013
TOME 6 - 2014
TOME 7 - 2015
TOME 8 - 2016
TOME 9 - 2017
Notes préliminaires.
Ici encore, on trouvera parfois des descriptions de « monuments » que nous qualifions de « douteux » ou même que nous rangeons dans une catégorie à part, celle des « cas particuliers ». Nous avons déjà expliqué notre point de vue sur ce sujet : nous préférons citer des vestiges qui se révéleront éventuellement plus tard ne pas être protohistoriques, que d’en omettre qui pourraient l’être…
Les coordonnées sont relevées au GPS ( Garmin) et données en unités WGS 84.
Les monuments sont décrits par communes, dans l’ordre alphabétique.
Les chiffres en gras renvoient à la bibliographie qu'il s'agisse des diverses publications, numérotées, ou des Inventaires de chaque année, désignés par T1 ou T2, etc, pour Tome 1 ou Tome 2, etc.
Cette bibliographie se trouve, dans ce volume, après l’ Index des monuments classés par communes, liste mise à jour tous les ans.
Les abréviations : D = dolmen – C = cromlech - Dp =dalle plantée M = Monolithe – pc = pierre couchée T = tumulus – TC = tumulus cromlech – TH = tertre d’habitat.
AVERTISSEMENT
Au cours des cinquante dernières années, nous nous sommes attachés, à la suite de JM. de Barandiaran - et d’autres - à poursuivre inlassablement la prospection des monuments protohistoriques en Iparralde et à effectuer de nombreuses fouilles de sauvetage qui nous ont permis de mieux connaître la structure et la finalité de nombre d’entre eux.
Mais, comme chacun aura pu le remarquer, les monuments protohistoriques n’apparaissent pas comme les champignons, après chaque pluie et après 50 ans de prospection intensive, les monuments inédits de plus en plus rares…Par contre ils disparaissent très facilement, et de manière définitive, lors des travaux routiers, agricoles, ou lors des lotissements, etc.
C’est pourquoi, dans un but de conservation du patrimoine, nous avons régulièrement publié tous ces résultats dans le Bulletin du Musée Basque et dans bien d’autres publications, euskariennes ou non.
Avec le recul du temps, nous nous apercevons q’il reste maintenant un gros travail de décantation, de mise en ordre de toutes ce données, d’une uniformisation, et d’une standardisation des termes utilisés lors de cette collecte étalée sur cinquante ans.
Tout d’abord, le terme de Mégalithe, au sens étymologique du terme est assez peu approprié à l’ensemble des monuments déjà inventoriés en Iparralde, sauf pour quelques rares exceptions comme certains dolmens ou monolithes.
Par ailleurs, faute de plus de précisions, on a du se contenter d’un véritable vocabulaire « fourre tout » pour nombre de monuments, ce dont nous sommes parfaitement conscient. Voici des exemples :
Le terme de « Dolmen » recouvre en effet des structures fort différentes, pour lesquelles des critères dimensionnels et surtout de nouvelles fouilles devraient permettre une meilleure classification : dolmen, coffre dolmenique, ciste dolmenique, (à différencier des ciste …à incinération ). Il faudra donc établir des critères précis pour chaque catégorie.
De même, les « Cromlechs », ou « Baratz », bénéficient des mêmes réserves, certains cercles de pierres pouvant ne pas avoir de finalité funéraire.
Les tumulus, qui peuvent correspondre à des finalités parfois très différentes ( inhumation ou incinération), sont les monuments les plus difficiles à classer ; parfois même, il peut ne s’agir que de simples « mouvements de terrain » ou de tas d’épierrage. Encore une fois, seules des fouilles peuvent trancher dans chaque cas particulier.
Parmi les « Monolithes », beaucoup ne sont à notre avis que des pierres plantées ou couchées, des bornes pastorales, communales, ou syndicales plus ou moins récentes ; les critères de « monolithe » vrai, au sens anthropique et surtout protohistorique du terme, sont très difficiles à appliquer : questions de dimensions, de traces d’épannelage, de situation, d’environnement, et même…d’intuition ! Un grand nombre de ces pierres qui figurent dans nos inventaires, qu’elles soient dressées, plantées ou couchées, sont donc à revoir…et beaucoup à éliminer du domaine protohistorique !
Concernant les Tertres d’Habitat, nous renvoyons le lecteur à notre dernière publication : « Jacques Blot – Parcours d’un archéologue dans la montagne basque » - ( Elgar Juin 2014) – dans laquelle nous donnons tous détails quant au sens que nous attribuons à ce terme, et ses limites. Il est évident que tous ces tertres n’ont pas été des soubassements d’habitats protohistoriques en montagne. Certains oui, mais reste à en savoir la proportion et la répartition.
Enfin l’expérience nous a montré que souvent de très modestes « mouvements de terrain » pouvaient correspondre, comme les fouilles nous l’ont prouvé, à d’authentiques monuments ( Urdannarre N 1 – Apatessaro 1 bis, par exemple) qu’il eut été tout à fait dommage de ne pas inclure dans la liste.
C’est pourquoi, nous l’avons souvent répété, nous préférons parfois décrire des monuments « douteux » que de passer à côté des vrais.
Il ressort de ces considérations, que c’est maintenant à la nouvelle génération de prendre en main la suite de l’ensemble de ces travaux.
Nous pensions que ce relais se ferait dans une parfaite entente entre les « anciens » et les « nouveaux » et nous nous réjouissions de leur passer le flambeau. A notre grand étonnement à tous - les « anciens » - il n’en n’a rien été, aucun contact n’a pu être établi. Par contre nous avons découvert un grand tapage médiatique ( journaux, radios TV), allant d’ailleurs de pair avec un travail archéologique sur le terrain… fort réduit. Ce qui a aussi beaucoup frappé les observateurs c’est le désir féroce de cette nouvelle génération de faire table rase du travail des archéologues déjà sur le terrain depuis fort longtemps : J. Blot, P. Boucher, L. de Buffières, Cl. Chauchat, E. Dupré, D. Ebrard, Ch. Normand, J.l. Tobie et j’en passe, tous tenus pour quantité négligeable, pour « amateurs » et quasiment ignorés, quand ce n’est pas critiqués ; ces critiques s’étendant même à des archéologues bordelais fort estimés de leurs pairs… Une seule exception pour JM. de Barandiaran, à qui il eut été, en effet, mal venu et de très mauvaise politique de ne pas rendre un hommage, même bref…
C’est donc maintenant le règne du « ôte toi de là que je m’y mette ». Nous espérions mieux pour l’avenir archéologique du Pays Basque, en général, et celui d’Iparralde en particulier.